• Monument to the Armenian Genocide
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MONUMENT TO THE ARMENIAN GENOCIDE

2010
A proposal

In 2010 the city of Geneva invited Esther Shalev-Gerz to participate to an international competition for a monument to the Armenian genocide.

The catalyst of her proposition is the fact that this century-old crime has not yet been acknowledged by those who committed it. Not publicly recognized, the genocide is not established as such. Therefore extended and not integrated in History, it remains in denial.

Carved from a single stone block, the sculpture presents the interiority of a room with three walls removed. This room is simultaneously an enclosure and yet opened out, a simple and realistic intimate space, exposed to the world. In the wall, a seam that separates and joins: a closed door. On both sides of the wall and door the same room is symmetrically reflected, mirrored, and so reversed: thus betraying its normal function so that every part is hidden from the other. Only the outside world can see them both at once.

Against this wall, two life-sized chairs back-to-back. Each of these vacant spaces is an invitation to sit, pause, and take a stance in a most firm and physical sense thus sharing and feeling for an instant the burden of waiting. The chair also speaks to an absent and silent Other. Not only for sitting, it contains a message, a call to the executioner to declare itself as such because denial and suffering, victims and executioner, recognition and grief, justice and liberty are all inseparable.

The second artefact present on the ground of each symmetrical interior is a facsimile of the Armenian genocide memorial plaque initially installed on Mount Davidson near San Francisco by its Armenian community. This plaque was immediately stolen. That is why Shalev-Gerz decided to make this plaque appear twice, repeated as a gesture to reconfirm our need of commemoration and to signal disorientation. The Armenian community, forced into exile, is fragmented and scattered widely which makes it all the more difficult to establish a grief process.

In the case of recognition of the Armenian genocide by the Turkish State, the date of this event would have changed the monument by being added to it – and so including the possibility for its own point of departure to be reconciled with the unknowness of the future.

MEMORIAL DU GENOCIDE ARMENIEN

2010
Une proposition

En 2010 la ville de Genève invita Esther Shalev-Gerz à participer à un concours international pour la création d’un mémorial du génocide arménien. Le point de départ de sa proposition se loge dans le fait que ce crime n’a pas été reconnu par ceux-là même qui l’ont perpétré. Non reconnu publiquement, le crime n’est pas établi en tant que tel. Dès lors il n’est pas intégré à l’Histoire et se perpétue dans le déni.

Taillées dans un seul bloc de pierre, cette sculpture présente l’intérieur d’une pièce dans une maison dont on aurait fait tomber les murs. Cette pièce est un enfermement ouvert, un espace intime très simple, réaliste, exposé au monde. Au mur, qui sépare et qui lie : une porte close. De part et d’autre du mur et de la porte, la même pièce se reflète symétriquement, miroir inversé qui trahit sa fonction normale. Les deux parties demeurent aveugles l’une à l’autre. Seul le monde extérieur peut observer leur dédoublement.

S’appuyant sur le même mur, deux chaises à échelle humaine se tournent le dos. Chacune de ces places vacantes est une invitation à s’asseoir, prendre du repos et prendre une position, dans un sens très concret et physique, qui fasse partager et éprouver pour un instant le poids de l’attente. La chaise s’adresse aussi à un Autre absent et silencieux. Support des corps, elle porte en même temps, inscrit en elle, un texte qui est l’appel lancé au bourreau à se déclarer comme tel, car sont inséparables le déni de la souffrance, les victimes des bourreaux, la reconnaissance du deuil et la justice de la liberté.

Le deuxième objet présent au sol de cet intérieur privé est la reproduction de la plaque commémorative du génocide arménien installée sur le Mont Davidson près de San Francisco par la communauté arménienne de la ville. Cette plaque fut aussitôt volée. En regard de quoi Shalev-Gerz décida de la faire apparaître deux fois, afin de réaffirmer notre besoin de commémoration et pour provoquer une déstabilisation quant au lieu et au moment où on se trouve. La communauté arménienne, forcée à l’exil, est éparpillée et fragmentée, ce qui renforce la difficulté d’un travail de deuil.

Dans le cas d’une reconnaissance du génocide arménien par la Turquie, la date de cet évènement aurait transformé le monument en y étant gravée – réconciliant ainsi l’élément déclencheur de ce projet avec l’inconnu du futur.

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